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Soumission chimique : peut-on se fier à ce nouveau «tatouage» révélateur de GHB ?
Soumission chimique : peut-on se fier à ce nouveau «tatouage» révélateur de GHB ?

Le Figaro

time4 days ago

  • Science
  • Le Figaro

Soumission chimique : peut-on se fier à ce nouveau «tatouage» révélateur de GHB ?

Des chercheurs ont mis au point un dispositif qui change de couleur en cas de contact avec cette «drogue du violeur». Un outil qui, même s'il fonctionne, ne doit pas conduire à se croire totalement à l'abri. Après des bracelets, bandelettes ou encore vernis à ongles, voilà un « tatouage » temporaire, qui promet de détecter la présence de GHB (y-hydroxybutyrate) dans une boisson. Cette drogue est fréquemment associée aux agressions sexuelles par soumission chimique. L'autocollant, assurent les chercheurs coréens qui l'ont mis au point, réagirait instantanément, même pour des faibles concentrations ou quantités, dans divers liquides, du whisky au café. Ce qui est nouveau avec ce tatouage, outre son format original et esthétique, est qu'il surmonte les limitations des dispositifs qui l'ont précédé. Notamment la faible durabilité des résultats, la sensibilité limitée et le temps de réponse inadéquat des capteurs colorimétriques à base d'hydrogel et de nanofibres. En pratique, le « tatouage » est en réalité un autocollant constitué d'un fin film plastique recouvert de gel d'agarose, contenant un récepteur chimique qui change de couleur en une seconde au contact de GHB. Il suffit d'y mettre une goutte de la boisson suspecte. Le résultat affiché, s'il est positif, reste visible durant les 30 jours qui suivent, indique les chercheurs qui publient leurs résultats dans ACS sensors . Mais attention, cela ne peut, au mieux, qu'alerter sur un risque possible. « Cela n'a absolument aucune valeur sur le plan médico-légal », avertit en effet Leila Chaouachi, pharmacologue fondatrice du Centre de Référence sur les Agressions Facilitées par les Substances (CRAFS). Juridiquement, la seule chose permettant de prouver que l'on a été drogué reste le test sanguin ou d'urine. Le tatouage détecte des concentrations de GHB de 0,01 mg/mL à 0,1 mg/mL dans diverses boissons telles que le whisky, la vodka, la bière, le soju et le café. Adapted from ACS Sensors 2025, DOI: 10.1021/acssensors.4c03737 Publicité « C'est vertueux que la recherche se tourne vers ces sujets, mais ça ne constitue pas un barrage au crime », explique la pharmacienne. D'autant plus que si le GHB est connu du grand public comme « la drogue du violeur », il n'est en fait qu'une des centaines de substances utilisées à cette fin. D'après l'enquête sur la soumission chimique menée en 2022 par le centre d'addictovigilance de Paris, les drogues sont utilisées dans 43,3 % des cas de soumission chimique, MDMA en tête. Devant les drogues, les médicaments sédatifs (antidouleurs, somnifères) sont incriminés dans 56,7 % des cas. Les chercheurs coréens ayant mis au point le tatouage ont indiqué vouloir l'étendre à d'autres substances, mais il est illusoire de penser pouvoir mettre au point un dispositif capable de détecter tous les produits possibles. De plus, dans la majorité des cas les agresseurs ne droguent pas volontairement la victime, mais profitent d'un état de vulnérabilité déjà instauré (une personne ayant trop bu ou pris elle-même de la drogue par exemple). À lire aussi À l'Assemblée nationale, des professionnels de santé formés au repérage des cas de soumission chimique Éviter les idées reçues Pour Leila Chaouachi, « il faut surtout faire attention aux messages que peuvent véhiculer ces détecteurs. Le risque est qu'on se croit protégé et que ça entretienne des idées reçues ». Elle évoque notamment le mythe de l'inconnu, comme si l'agresseur était forcément quelqu'un d'étranger. En réalité, dans de nombreux cas, l'agresseur est un proche ou une personne en qui l'on a confiance, ou que l'on a rencontré dans un lieu où l'on se sent assez à l'aise pour ne pas rester sur ses gardes. À tel point que beaucoup de victimes culpabilisent s'il leur arrive quelque chose, se reprochant de ne pas avoir été assez attentives. « Alors qu'en réalité, l'agresseur a de toute manière une intention criminelle et a donc dix coups d'avance. » Pour Leila Chaouachi, la vigilance doit être avant tout collective : « Il faut faire attention les uns aux autres, connaître les signes qui alertent, savoir comment mettre en sécurité et orienter celui ou celle qui pourrait avoir été drogué. » Un label qualité mis en place par l'association Act Right engage les établissements festifs à mettre en place des solutions de réduction des risques : des safe zone (lieu ou se réfugier si on ne se sent pas bien), un personnel formé, des outils pour alerter si l'on est en difficulté... En 2022, 1229 cas d'agressions facilitées par les substances ont été recensés en France, mais on estime que seulement 10 % des victimes de violences sexuelles portent plainte. Sans compter les cas où l'on ne peut plus prouver la présence de substance dans son corps. Si un outil comme ce nouveau tatouage a le mérite d'exister, de fonctionner et d'être facilement accessible (c'est une technologie peu coûteuse et facile à fabriquer), il ne couvre qu'une infime partie d'un problème complexe de grande ampleur.

Le tout nouveau bracelet anti-GHB, un outil efficace contre la « drogue du violeur » ?
Le tout nouveau bracelet anti-GHB, un outil efficace contre la « drogue du violeur » ?

Le Parisien

time18-07-2025

  • Science
  • Le Parisien

Le tout nouveau bracelet anti-GHB, un outil efficace contre la « drogue du violeur » ?

Il est à la fois discret et flashy, ne coûte que quelques euros et peut éviter qu'une soirée ne vire au cauchemar. Ce petit bracelet est capable de détecter l'acide gamma-hydroxybutyrique, le GHB, cette substance anesthésiante connue pour être « la drogue du violeur ». Face à la recrudescence des agressions par soumission chimique, bien que celles-ci restent difficilement quantifiables, la société Docteur B, spécialisée dans les produits de santé et de bien-être, installée à Clichy (Hauts-de-Seine), vient de lancer « I drink safe », un bracelet, donc, censé éviter la consommation de GHB à son insu . En cette période estivale où s'enchaînent les festivals de musique, lieu de prédilection des agresseurs tout comme les boîtes de nuit, l'objet pourrait se révéler bien utile.

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